Victoire historique pour les filles : la Bolivie interdit les mariages d’enfants
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Une nouvelle loi, ratifiée hier par le président de la Bolivie, interdit les mariages d’enfants et les unions précoces, sans aucune exception. Il s'agit d'une avancée significative pour les droits des filles. La loi est entrée en vigueur immédiatement, c’est-à-dire à partir du 25 septembre.
La nouvelle loi (n° 1639) modifie la précédente (n° 603) et supprime les exceptions légales qui autorisaient auparavant les mariages d’enfants et les unions précoces à partir de 16 ans avec un accord parental ou judiciaire. En vertu de ces exceptions, des milliers de filles ont été mariées pendant leur adolescence à la suite d'une grossesse.
Selon une étude réalisée en 2020 par Plan International et l'UNFPA, 22 % des adolescentes boliviennes (âgées de 15 à 19 ans) avaient déjà été mariées ou conclu une union informelle au moins une fois. De plus, entre 2014 et 2024, le Bureau du Médiateur a enregistré plus de 4 800 mariages d'enfants et unions précoces d'adolescent∙es âgé∙es de 16 et 17 ans.
Des lacunes dans la législation
L'adoption de cette réforme est le résultat d'efforts conjoints historiques menés par des organisations de la société civile, dont Plan International, et des législateurs.
« Ce changement représente un énorme pas en avant pour les filles, enfants et adolescentes, en Bolivie. En supprimant les lacunes juridiques, il est désormais clair qu'aucune fille ne peut être mariée ou contrainte de vivre avec un partenaire avant l'âge de 18 ans. Il s'agit de protéger leur santé et leur bien-être, de leur offrir davantage d'opportunités pour apprendre, se développer et construire l'avenir qu'elles choisissent », déclare Carmen Elena Alemán, directrice régionale de Plan International pour l'Amérique latine et les Caraïbes.
Plan International souligne que, bien qu'il s'agisse d'une avancée fondamentale, il reste encore beaucoup à accomplir pour changer les normes sociales et de genre néfastes et que chaque fille soit libre. « L'adoption de cette loi est un grand pas en avant pour la protection des filles, enfants et adolescentes, en Bolivie, mais les lois seules ne mettront pas fin aux mariages d'enfants ou aux unions précoces », ajoute Carmen Elena.
« À l'occasion de la Journée internationale des filles, le 11 octobre, nous attirerons également l'attention dans notre pays sur la lutte contre les mariages d’enfants. Nous demandons au grand public et aux responsables politiques de se prononcer clairement. Chaque année, 12 millions de filles mineures se marient dans le monde, soit une toutes les trois secondes. Nous devons tout mettre en œuvre pour mettre fin à cette immense injustice », conclut Isabelle Verhaegen, directrice de Plan International Belgique.