« Responsables politiques locaux, écoutez les jeunes ! »
Plan International Belgique demande l'attention pour les jeunes pendant les élection locales
Le 14 octobre, des élections locales auront lieu dans toutes les villes de notre pays. Dans chacune d’elle, les candidat·e·s débattent de questions distinctes, chaque commune ayant ses propres enjeux. Cependant, certains thèmes sont importants partout : Plan International Belgique, de Knokke à Arlon, de Charleroi à Anvers, demande que l'on se préoccupe de la sécurité des espaces publics, que l'on mette l'accent sur la violence liée au genre et que l'on respecte la voix des jeunes.
Suite au mémorandum électoral publié par Plan International Belgique ce printemps à l'approche des élections régionales, fédérales et européennes, l'ONG réitère quelques demandes clés à l'attention de nos futurs gouvernements locaux.
Garantissez un espace public sûr pour toutes et tous
« À Bruxelles, nous les filles rentrons souvent chez nous plus tôt quand nous sortons le soir et nous empruntons parfois un autre itinéraire pour éviter certains lieux... On fait aussi attention à ce qu’on porte », témoigne Juliette (15 ans). Les chiffres de Plan International Belgique sont éloquents : 91% des filles et des jeunes femmes ont déjà été victimes de comportements abusifs dans l'espace public. D’autres études(*) indiquent que 57 % des filles, et 43 % des garçons, ne se sentent pas en sécurité en rue. C'est la responsabilité des autorités locales de ce pays d'assurer la sécurité dans l'espace public.
« Dans le cadre du projet Safer Cities, déployé dans 12 villes et municipalités (**), nous avons aidé les autorités locales à cartographier le sentiment d'insécurité », explique Romeo Matsas (Policy & Social Change Director chez Plan International Belgique). « Ce n'est que lorsque vous savez où les jeunes ne se sentent pas en sécurité que vous pouvez commencer à agir efficacement en tant que gouvernement local. »
Un espace public sûr garantit que les jeunes – en particulier les filles – peuvent et osent se déplacer. « Quatre victimes sur dix déclarent que le harcèlement sexuel a un impact fondamental sur leur liberté de mouvement », explique Romeo Matsas. « Un espace public sûr est un espace public dans lequel nous pouvons toutes et tous nous déplacer librement. »
Investissez dans la formation de la police et d'autres corps du maintien de l’ordre
« Notre mémorandum électoral, rédigé en collaboration avec des jeunes, affirme qu'il est essentiel de former les agents de police, le personnel des transports publics et d'autres personnes de contact afin qu’ils et elles puissent accueillir et aider correctement les victimes de harcèlement et de violence sexuels », confie Romeo Matsas. « Nous pouvons aujourd'hui réitérer cette demande mot pour mot aux responsables politiques locaux. »
Ce sont en effet les villes et les communes qui sont responsables de la police locale, de l’enseignement communal, des services à la jeunesse, des services sociaux... Les employé·e·s de ces services ont un rôle essentiel à jouer vis-à-vis des citoyen·ne·s, y compris lorsqu’elles·ils viennent se plaindre de violence liée au genre.
Mais il ne faut pas oublier les jeunes eux-mêmes, rappelle Plan International Belgique. « Ce qu’on apprend au berceau dure jusqu'au tombeau. C’est pourquoi il est important d’enseigner aux enfants et aux jeunes, à l’école primaire, à l’école secondaire, mais aussi au centre de jeunesse, à la bibliothèque ou au club de sport, leurs droits, l’égalité des genres, le consentement sexuel et la manière de réagir lorsqu'elles·ils sont témoins d’un comportement transgressif », explique Romeo Matsas.
Optez résolument pour la participation des jeunes
Avant l’âge de 18 ans, les jeunes ne sont pas (encore) autorisés à voter lors des élections communales. Néanmoins, il est important que les villes et les communes écoutent les jeunes et leurs doléances, même celles portant sur des thématiques d’adultes. « Les autorités locales peuvent consulter les jeunes ou les organisations de jeunesse lors de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de leurs politiques – cela se fait déjà ailleurs. Mais la participation des jeunes ne se limite pas à leur demander comment ils·elles aimeraient équiper la plaine de jeux locale : les jeunes ont le droit de s'exprimer lorsqu’il s’agit de l’aménagement des espaces publics, de l’offre dans le domaine des sports et de la culture, des efforts dans le domaine de la coopération au développement, de la politique locale en matière de nature et d'environnement, et même de la politique financière. Dans cette optique, nous demandons aussi explicitement d’inclure les filles et d’encourager les membres des groupes vulnérables à faire entendre leur voix. Ce n’est qu’ainsi que les gouvernements locaux pourront intégrer leurs expériences et leurs besoins spécifiques dans les politiques ».
« Les élections portent sur des questions distinctes dans chaque ville ou commune. Au sein de cette diversité, Plan International Belgique souhaite attirer l'attention sur certains droits fondamentaux des enfants et des jeunes. Veillez à ce qu’ils·elles puissent se déplacer en toute sécurité. Aidez-les lorsqu’ils·elles sont victimes de harcèlement ou de violence. Et écoutez-les lorsque des décisions sont prises sur ce à quoi leur ville ressemblera demain et après-demain », conclut Romeo Matsas « Responsables politiques locaux, écoutez les jeunes ! »
(*) https://jeugdonderzoeksplatform.be/project/facts-figures-onveiligheidsgevoelens/
(**) Les villes suivantes ont participé ou participent au projet Safer Cities de Plan International Belgique : Anvers, Beringen, Bruges, Bruxelles, Charleroi, Gand, Courtrai, Lokeren, Menen, Ostende, Saint-Nicolas, Turnhout. Plan International est également en pourparlers avec deux autres conseils communaux.