"Nous bâtissons un monde meilleur en nous concentrant sur les filles."

"Si vous êtes élu·e, quelles décisions prendrez-vous pour que chaque fille soit libre ?", telle est la question posée par Plan International Belgique aux responsables politiques qui sollicitent massivement nos suffrages cette année. Plan International Belgique publie son mémorandum électoral dans le cadre de la célébration de son 40e anniversaire. Sa directrice nationale, Isabelle Verhaegen, en profite pour faire un constat d'ensemble. "Les filles sont l'avenir", affirme-t-elle.

2024 est une année électorale majeure, avec des élections européennes, fédérales, régionales, provinciales et locales en juin et octobre. Dans ce contexte, Plan International Belgique publie son mémorandum électoral. Il met l'accent sur l'égalité des genres en Belgique et dans le monde, en toutes circonstances.

La voix des jeunes

Avec ce memorandum, Plan International Belgique ne se contente pas de présenter un recueil de revendications, mais souhaite également faire entendre la voix des jeunes du monde entier. "Cette voix résonne haut et fort dans les questions concrètes que nous posons aux responsables politiques", déclare Isabelle Verhaegen, directrice de Plan International Belgique. "Sous la guidance de Plan International Belgique, six jeunes de notre pays se sont rendus au Bénin dans le cadre d'un programme d'échange. Nous avons intégré les résultats des discussions avec les organisations de jeunesse locales dans le texte du mémorandum. De retour en Belgique, ces recommandations ont été approfondies avec des jeunes de Défense des Enfants International. ​ Les jeunes sont l'avenir et le présent et Plan International Belgique souhaite porter leurs rêves et leurs défis à la connaissance des responsables politiques."

Jasmina est l'une des jeunes qui était du voyage au Bénin. Sa contribution est également reflétée dans le mémorandum. "Il est essentiel que notre voix, et celle des jeunes du monde entier, soit entendue par les responsables politiques. Trop souvent, ils et elles parlent de nous, mais pas avec nous. Plan International Belgique nous fournit un mégaphone qui nous permet de faire entendre notre voix auprès des responsables politiques."

La participation des jeunes demeure une demande essentielle de Plan International Belgique : "94 % des filles rencontrent des obstacles lorsqu'elles essaient de participer au débat politique. C'est ce qu'indique notre enquête sur la participation menée auprès de 29 000 filles dans le monde. C'est pourquoi nous demandons la mise en place de mécanismes structurels, un peu à l'image du Youth Sounding Board de l'UE, pour que la voix des jeunes de Belgique et des pays partenaires soit incluse dans la conception, la mise en œuvre et l'évaluation des programmes de coopération", précise Isabelle Verhaegen.

Cinq thématiques

Outre la participation des jeunes sous la thématique "sa voix", l'ONG formule également des demandes sur "son corps", "son école", "ses alliés" et "les crises humanitaires et climatiques".

Isabelle Verhaegen souligne également la nécessité de cibler explicitement les filles en tant que groupe vulnérable au cours des crises humanitaires ou climatiques. "Lorsqu'une crise éclate, elle a un impact très négatif sur les droits des filles et des femmes. Il est évidemment important de réagir rapidement et efficacement, mais en même temps, il est crucial de prendre en compte cette vulnérabilité."

Les 48 questions posées par les filles aux responsables politiques sont toutes importantes. Si vous les considérez dans leur ensemble, vous en apercevrez rapidement le fil conducteur : l'égalité des genres et les droits des filles en Belgique et ailleurs dans le monde, que ce soit en matière d'éducation, de sécurité, de santé ou de n'importe quel autre domaine. Plan International Belgique pose une question explicite aux responsables politiques de demain, quel que soit le niveau de gouvernance auquel ils opèreront : "Quelles décisions comptez-vous prendre pour que chaque fille soit libre ?"

Plan International Belgique fête ses 40 ans

Alors que les élections nous obligent à nous concentrer sur le présent, Isabelle Verhaegen ne veut pas perdre de vue l'essentiel à l'occasion de ce quarantième anniversaire. "À l'origine, Plan International était une ONG qui venait en aide aux enfants qui grandissaient dans des conditions difficiles. Ces dernières années, nous avons adapté notre stratégie. Aujourd'hui, parallèlement à nos programmes internationaux et nationaux, nous intervenons de plus en plus dans les crises (climatiques), les catastrophes naturelles et les conflits. Sur le plan thématique, nous jouons pleinement la carte des droits des filles et de l'égalité des genres. Car ce sont les filles qui sont les plus confrontées à la violence liée au genre, ce sont les filles qui sont les premières à être privées de scolarité, ce sont les filles qui n'ont souvent aucune chance de devenir économiquement et socialement indépendantes, qui ne sont pas entendues par ceux qui détiennent le pouvoir et par les responsables politiques. C'est pourquoi nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que chaque fille soit libre."

"Mais les filles représentent aussi l'avenir", poursuit-elle, "parce que les filles deviennent mères. Ce sont donc elles qui, plus tard, auront et élèveront des enfants, qui formeront des familles. Et les familles sont de petites communautés qui, ensemble, forment de plus grandes communautés. En nous concentrant sur les filles, nous oeuvrons donc pour un monde meilleur."