Myanmar : les opérations de secours tournent à plein régime, mais les besoins restent importants
Plan International se concentre sur la protection des enfants, l'éducation et le développement des jeunes enfants

Un mois après le séisme dévastateur, les besoins au Myanmar restent très importants, surtout à l'approche de la mousson. Plan International travaille sur le terrain, notamment grâce au soutien financier de la Belgique.
« La population du Myanmar a fait preuve d'une résilience remarquable. Mais la reconstruction sera un travail de longue haleine. Nous devons agir maintenant - avant que les pluies ne s'intensifient, que les écoles ne rouvrent et que d'autres dangers n'aggravent la crise humanitaire actuelle », explique Haider Yaqub, directeur de Plan International au Myanmar.
Plan International est sur le terrain
Le premier tremblement de terre, survenu le 28 mars, a fait 3 700 mort∙e∙s et plus de 4 824 blessé∙e∙s. 129 personnes sont toujours portées disparues. Ce séisme a été suivi de fortes répliques, ainsi que de pluies abondantes. Au total, près de 200 000 personnes ont été déplacées et plus de 2 600 écoles et 52 000 maisons ont été endommagées.
Compte tenu de l'effondrement des infrastructures, apporter l'aide nécessaire constitue un véritable défi. Jusqu'à présent, Plan International a distribué de la nourriture, de l'eau potable, des couvertures et des kits d'hygiène, et a mis en place des toilettes mobiles pour plus de 22 600 personnes. L'ONG œuvre en effet dans ce pays depuis 2012, en collaboration avec des partenaires locaux.
Alors que les pluies de mousson commencent à tomber, la population a un besoin urgent d'abris temporaires plus sûrs. De nombreuses familles vivent actuellement dans des bâtiments partiellement effondrés où la sécurité laisse à désirer, car les centres d'évacuation ont imposé des couvre-feux et restreint toutes allées et venues.

Les enfants en première ligne de la crise
Cette catastrophe touche encore plus durement les enfants. Au milieu des ravages, la chaleur est accablante, leur quotidien est fortement perturbé et les répliques surviennent constamment. Leur détresse émotionnelle transparaît de manière évidente.
Le 1er juin, l'année scolaire reprend au Myanmar. Il s'agit donc d'une course contre la montre pour permettre à des milliers d'enfants de retrouver le chemin de l'école. De nombreux établissements scolaires sont encore endommagés ou détruits, c’est pourquoi les salles de classe temporaires sont indispensables pour leur éviter toute interruption dans leur scolarité.
Pour apporter un soutien supplémentaire aux enfants, Plan International a collaboré avec des partenaires locaux pour mettre en place 20 espaces adaptés aux enfants. Ils constituent un lieu sûr où ces enfants peuvent jouer et interagir avec leurs congénères. Plan International leur apporte également un soutien psychosocial pour leur permettre de surmonter leurs traumatismes.
Néanmoins, la sécurité reste notre préoccupation majeure. Le manque de toilettes et d'installations sanitaires sécurisées dans de nombreux camps de personnes déplacées met les filles et les jeunes femmes en danger. Un cas d'abus sexuel récemment signalé dans un centre d'évacuation souligne le besoin urgent d'une meilleure protection des enfants et d'une aide spécifique aux filles et aux femmes.
« Alors que le Myanmar entre dans la première phase de reconstruction après la catastrophe, nous craignons que la situation ne se détériore encore avec l'arrivée de la mousson », explique Haider Yaqub. « Nous nous engageons là où nous pouvons faire le plus de différence, en particulier dans les domaines de la protection de l'enfance, de l'éducation en situation de crise et du développement des jeunes enfants. »
Une aide renforcée pour des besoins urgents
Il s’agit d’un moment crucial pour le Myanmar. Plus de 41 millions de personnes ont été touchées par ce tremblement de terre, dont une sur quatre est considérée comme particulièrement vulnérable. Parmi elles, on compte 4,8 millions de femmes et de jeunes filles, qui courent un risque accru en raison de l'absence de services essentiels spécifiques à leurs besoins, comme l'hygiène menstruelle, les soins de santé mentale ou encore la protection contre les violences. Plan International exhorte la communauté internationale à ne pas détourner le regard.
« En Belgique, comme dans de nombreux autres pays, nous récoltons des fonds pour les populations touchées par ce désastre. Cela nous réjouit de constater la grande solidarité déployée pour ces personnes, même si leur souffrance n'est pratiquement jamais évoquée dans les journaux ou à la télévision », déplore Isabelle Verhaegen, directrice de Plan International Belgique. « Nous avons immédiatement lancé un appel aux dons à la suite du tremblement de terre et soutenons pleinement l'action conjointe du Consortium 12-12. Même un mois après la catastrophe, l'aide financière est toujours nécessaire. Chaque don contribue à sauver des vies et protéger les enfants ».
