Les évolutions politiques et sociales ont freiné la réalisation des droits des filles ces dix dernières années

Selon une étude mondiale de Plan International, les filles sont encore toujours confrontées à des violations de leurs droits.

Bruxelles, 11 octobre 2022. C’est aujourd’hui le 10e anniversaire de la Journée internationale de la fille. Pour Plan International, c’est l’occasion d’attirer l’attention sur les droits des filles et de souligner la responsabilité de toutes et tous pour réaliser pleinement ces droits. Cette journée mondiale a été instaurée il y a 10 ans par l'ONU, grâce notamment à des organisations comme Plan international. Nos recherches montrent qu'une combinaison de facteurs sociétaux soumettent les droits des filles à de fortes pressions : par exemple, des événements tels que la COVID-19, la crise climatique, le renforcement des mouvements politiques conservateurs, les conflits ou encore le régime des Talibans en Afghanistan ou les manifestations en Iran. ​ ​ 

Les évolutions politiques et sociétales freinent l'évolution des droits des filles 

La recherche de Plan International publiée à l’occasion du 10e anniversaire de la journée internationale de la fille montre que les tendances politiques et socio-économiques des dix dernières années ont profondément perturbé la progression des droits des filles. Pourtant, la promotion des droits des filles est essentielle à la société. La recherche a notamment examiné l'évolution des droits des filles dans les domaines de l'éducation, de l'autonomie, de leurs besoins fondamentaux et de la protection au cours des dix dernières années. 

 Isabelle Verhaegen, directrice nationale de Plan International Belgique : "Les filles ont le droit d’avoir une éducation de qualité et une vie sûre et épanouissante. Non seulement lorsqu’elles sont adolescentes, mais aussi lorsqu'elles deviennent adultes. Si elles sont soutenues efficacement, elles ont le potentiel de changer le monde. Les filles autonomes d'aujourd'hui sont les travailleuses, les mères, les entrepreneures, les mentors, les cheffes de famille et les dirigeantes politiques de demain. En investissant dans le potentiel des filles, nous défendons leurs droits aujourd'hui et nous leur offrons un avenir plus équitable et plus prospère". 

Des progrès lents et fragiles en matière d'éducation, d'autonomisation, de besoins fondamentaux et de sécurité 

Pour que les filles puissent développer tout leur potentiel, elles doivent voir leurs capacités renforcées, se voir offrir des opportunités et recevoir le soutien nécessaire. Cela passe par une éducation ​ inclusive et de qualité dans laquelle elles apprennent à participer pleinement à la société. 

La recherche de Plan International indique que des progrès importants ont été réalisés dans ce domaine. Par exemple, le nombre de jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui sont analphabètes est passé de 100 millions à 56 millions entre 1995 et 2018. ​ 

Des mesures ont également été prises en matière de lutte contre les violences. Il existe davantage de protections juridiques contre certaines formes d'abus et de pratiques culturelles néfastes, comme l'interdiction des mariages d'enfants en République dominicaine en novembre 2020 et des mutilations génitales féminines au Sud-Soudan en avril 2020. Le nombre de jeunes femmes qui se marient avant 18 ans a diminué de 15 % partout dans le monde. Plan International constate également une baisse du nombre de naissances chez les filles âgées de 15 à 19 ans, qui passera de 47 à 41,2 naissances pour 1 000 entre 2012 et 2020. Enfin, il existe dans le monde entier des projets visant à assurer la sécurité des filles dans les espaces publics, comme le projet Safer Cities, qui est mis en œuvre dans plusieurs pays du monde, y compris en Belgique. 

La peur de se faire harceler en rue Ayamé, 16 ans, la connait: "J'y suis confronté tous les jours, pas de manière très intense, mais c'est toujours dans un coin de ma tête. Ce sentiment de devoir toujours faire attention m’habite vraiment, moi et toutes mes copines. Tu sais que tu dois être prudente, que tu ne dois pas rester seule.” ​ Au-delà des mots, Ayamé passe à l’action. Elle est ambassadrice du projet Safer Cities à Gand. Avec d'autres jeunes, Ayamé a lancé de nombreuses initiatives pour une ville plus sûre, comme la création d’un centre d’accueil dans le quartier festif de Gand
La peur de se faire harceler en rue Ayamé, 16 ans, la connait: "J'y suis confronté tous les jours, pas de manière très intense, mais c'est toujours dans un coin de ma tête. Ce sentiment de devoir toujours faire attention m’habite vraiment, moi et toutes mes copines. Tu sais que tu dois être prudente, que tu ne dois pas rester seule.” ​ Au-delà des mots, Ayamé passe à l’action. Elle est ambassadrice du projet Safer Cities à Gand. Avec d'autres jeunes, Ayamé a lancé de nombreuses initiatives pour une ville plus sûre, comme la création d’un centre d’accueil dans le quartier festif de Gand

 Jusqu’à ce que chaque fille soit libre  

Le contexte politique et social mondial actuel compromet la poursuite de cette évolution. Comme l'a également montré notre ​ rapport sur la participation des filles dans le monde, à peine 28% des filles dans le monde (14% en Belgique), se sentent suffisamment sûres d'elles pour se présenter aux élections dans leur pays. Près d'une femme sur trois (736 millions) a été victime de violences physiques et/ou sexuelles au moins une fois depuis l'âge de 15 ans. En outre, la violence contre les femmes et les filles a également augmenté pendant COVID-19. 

Isabelle Verhaegen : "Ces dix dernières années, nous avons effectivement remporté d’importantes victoires pour les droits des filles mais ces progrès sont trop lents, trop fragiles et trop inégaux. D'innombrables filles dans le monde sont aujourd'hui confrontées aux mêmes inégalités que leurs mères il y a quelques années. Avec Plan International, nous sommes déterminées à nous attaquer à ce problème, en collaboration avec des partenaires locaux, des entreprises, des organisations et des gouvernements. Nous continuerons jusqu'à ce que chaque fille puisse penser et réaliser ses propres projets. Nous continuerons jusqu'à ce que chaque fille soit libre." 
Tabitha, jeune tanzanienne de 16 ans, a immédiatement accepté de partager son histoire car la quête de la liberté lui est chère. "Pour moi, la liberté signifie la possibilité d'être moi-même, de pouvoir aller à l'école et d'être entendu. Dans mon pays, malheureusement, beaucoup de filles ne bénéficient pas de cette liberté. Elles se marient très jeunes et n'ont pas la possibilité de poursuivre leur éducation.” ​
Tabitha, jeune tanzanienne de 16 ans, a immédiatement accepté de partager son histoire car la quête de la liberté lui est chère. "Pour moi, la liberté signifie la possibilité d'être moi-même, de pouvoir aller à l'école et d'être entendu. Dans mon pays, malheureusement, beaucoup de filles ne bénéficient pas de cette liberté. Elles se marient très jeunes et n'ont pas la possibilité de poursuivre leur éducation.” ​ 

Note aux rédactions

  • Les journalistes qui souhaitent en savoir plus sur ce sujet peuvent nous contacter pour poser des questions supplémentaires ou organiser une interview.
  • Le rapport complet de Plan International (en anglais) est disponible ici.
  • Plus d'information disponible sur la campagne sur notre site web.
Magali Lowies

Magali Lowies

Chargée de l'engagement des jeunes, Plan International Belgique

 

 

 

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À propos de Plan International Belgique

Plan International Belgique est une ONG belge indépendante membre de Plan International qui défend l’égalité pour les filles et les droits des enfants dans le monde. Depuis 1983, nous accompagnons les enfants et les jeunes vers l’autonomie et leur permettons de changer leur avenir. 

Nous donnons les mêmes chances aux filles qu’aux garçons : apprendre à l’école et obtenir un emploi décent, diriger les changements de leur société, décider de leur vie et de leur corps et s’épanouir à l’abri de la violence, de la naissance à l’âge adulte.

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