L'éducation tout aussi vitale que l'eau et les soins médicaux ​

À l'approche de la Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques, Plan International Belgique attire l'attention sur la nécessité de pourvoir une éducation sûre, inclusive et de qualité à tous les enfants, en toutes circonstances. 

Soutenue par Plan International, Ramatou, 13 ans (Niger), est allée à l'école pour la première fois en 2022.
Soutenue par Plan International, Ramatou, 13 ans (Niger), est allée à l'école pour la première fois en 2022.

Partout dans le monde, les catastrophes et les conflits sont trop souvent synonymes d'interruption brutale – voire de fin définitive – du parcours scolaire des enfants et des jeunes. En 2019, cela fut le cas pour 69 millions de filles dans le monde. Si, en situation de crise, l'accent est prioritairement mis sur l'eau et la nourriture, les abris et les soins médicaux, il faut souvent attendre (trop) longtemps avant de rétablir l'accès à l'éducation. Pourtant, il est essentiel que les enfants et les jeunes retournent à l'école le plus rapidement possible. Les enfants n'ont pas seulement besoin de la sécurité familière de l'école en situation de crise, l'éducation est aussi un investissement dans l'avenir, affirme Plan International Belgique à l'occasion de la Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques.

L'année scolaire vient de démarrer dans notre pays. Cette rentrée s'est accompagnée, une fois de plus, d'un large éventail d'émotions chez tous les garçons et les filles qui retrouvent leurs ami·e·s et leurs salles de classe. Quelques larmes ont bien été versées par les tout-petits (ou leurs parents), impressionnés par cette nouvelle étape. Il est cependant des choses que nous n'avons pas vues dans les écoles belges : des bâtiments détruits par des bombardements et des enfants qui ne peuvent pas aller à l'école parce qu'il est trop dangereux de s'y rendre.

C'est la réalité qu'ont connue de nombreux autres endroits du monde. Au cours de la période 2022 - 2023, l'enseignement a été victime d'environ 6 000 conflits : des attaques ont été menées contre des écoles et des universités, des étudiant·e·s et des enseignant·e·s, et des infrastructures scolaires ont été pris par les belligérants à des fins militaires. Les inondations, tempêtes et autres catastrophes météorologiques de ces dernières années ont également contraint 43,1 millions d'enfants dans le monde à fuir, laissant leurs écoles derrière eux.

Le droit à l'éducation, toujours et en tout lieu

Le 9 septembre est la Journée internationale pour la protection de l'éducation contre les attaques (International Day to Protect Education from Attack). Cette journée est un encouragement annuel à faire respecter le droit à l'éducation de tous les enfants et de tous les jeunes, tel qu'il est défini dans la Safe Schools Declaration. Plan International Belgique soutient sans réserve la nécessité d'écoles sûres et d'une éducation inclusive et de qualité dans les situations de conflit. « Aller à l’école doit être un droit inaliénable en toutes circonstances », affirme haut et fort Isabelle Verhaegen (Directrice nationale de Plan International Belgique). « Les droits fondamentaux des enfants sont violés tant lorsque des écoles sont bombardées dans la bande de Gaza que lorsque des enfants ne peuvent pas aller à l'école à cause d’inondations au Vietnam. »

« L'éducation est trop souvent négligée lors des conflits, des crises et des catastrophes naturelles, alors que dans ces moments-là, les enfants et les jeunes ont encore plus besoin de la sécurité familière de l'école. On pourrait même dire qu'en cas de crise, une école fonctionnelle et sûre est tout aussi importante que l'eau et la nourriture, les abris et les soins médicaux. Les écoles fermées et inaccessibles hypothèquent l'avenir des enfants, et donc l'avenir de leurs communautés », explique Isabelle Verhaegen.

Ce sont surtout les filles qui sont exclues de l'école

Plan International Belgique demande donc qu'une attention particulière soit accordée aux filles et aux jeunes femmes. Car les chiffres parlent d'eux-mêmes : celles-ci souffrent davantage que les garçons et les hommes en cas de guerres et de conflits. En 2019, dans les pays en crise, 69 millions de filles n'ont pas pu aller à l'école, dont 24 millions dans l'enseignement primaire et 45 millions dans l'enseignement secondaire. Ce qui représente 54 % de l'ensemble des filles non scolarisées dans le monde.

Dans le monde, 119 millions de filles ne sont pas scolarisées. Les filles vivant une situation de crise, comme un conflit ou une catastrophe naturelle, ont 2,5 fois moins de chances d'être scolarisées que les celles qui vivent dans des pays où il n'y a pas de crise. Et parmi les réfugié·e·s, les filles ont deux fois moins de chances d'aller à l'école que les garçons.

Dans la pratique : aller à l'école au Niger

Plan International Belgique place le droit à l'éducation au cœur de ses activités, tant dans les programmes internationaux que lors des crises humanitaires.

Soutenue entre autres par la Coopération belge au développement et des donateurs individuels, l'ONG est active depuis des années au Niger, un pays durement touché non seulement par le changement climatique, mais aussi par l'instabilité politique et les conflits. Plan International Belgique y travaille avec les membres des communautés locales pour les encourager à inscrire les filles à l'école et leur offrir la possibilité de terminer leurs études. L'organisation collabore avec des partenaires locaux pour former le personnel scolaire, améliorer les infrastructures, organiser des déplacements sécurisés, octroyer des bourses, distribuer des articles essentiels tels que du matériel scolaire et de la nourriture à l'école, et investir dans les infrastructures elles-mêmes, notamment en construisant ou en réparant des toilettes pour les filles et les garçons.

« Nous impliquons également les familles et les dirigeants locaux pour faire évoluer les mentalités en matière d’éducation des filles et lui donner l'importance qu'elle mérite, au même titre que celle des garçons. Nous mettons en place des groupes de jeunes pour les informer sur leurs droits et leur capacité à agir avec nous », explique Ineke Adriaens, directrice des programmes internationaux chez Plan International Belgique. « De cette manière, nous les aidons à surmonter les obstacles existants et nous leur enseignons leurs droits afin qu'ils deviennent indépendants et mieux armés dans la vie. » 

Dans la pratique: Ukraine et pays voisins

« Nous avons également travaillé en Ukraine et dans les pays voisins. Grâce aux fonds collectés par le biais du Consortium 12-12, nous avons pu proposer des cours de rattrapage et des cours de langue en Ukraine même, entre autres, ainsi que des thérapies par l'art et la danse et d'autres activités éducatives apportant en même temps un soutien psychologique. En Roumanie, nous avons contribué à faire en sorte que les jeunes réfugié·e·s aient accès à une éducation de qualité, sûre et inclusive, dès leur arrivée. Nous les avons également aidé·e·s à s'intégrer dans le système éducatif formel », poursuit Ineke Adriaens. « En Pologne, nous avons investi dans des crèches et offert aux réfugié·e·s ukrainien·ne·s une formation d'éducateur·rice. »

« Dans la salle de classe, parmi leurs camarades, avec un professeur qui ne se contente pas d'enseigner mais apporte également le soutien mental nécessaire, les enfants retrouvent la paix et la routine dont ils ont besoin. Ils y acquièrent également les connaissances et les compétences dont ils ont besoin aujourd'hui et à l'âge adulte pour être indépendants et libre », affirme Ineke Adriaens.

Ada, une Ukrainienne de 18 ans vivant en Pologne, fait partie de ces personnes. Elle a eu la chance de suivre une formation d'apprentie et de travailler comme aide-soignante dans une Spynka (crèche) à Łódź, alors qu'elle avait elle-même un fils de près d'un an. « Nous avons commencé à préparer la Spynka avec trois autres filles qui y travaillaient également. Cette phase a été très stressante pour moi, je ne savais pas ce que devais attendre de ce travail : est-ce que j'y arriverais, qu'est-ce que cela ferait de travailler avec mon propre enfant et de m'occuper des autres en même temps, est-ce que je serais capable de faire face à la situation ? Après un mois de travail, nous disposions d'un espace entièrement adapté et d'un groupe de 13 enfants d'âges différents », témoigne-t-elle. « Le plus jeune était mon fils. Cela n'a pas été aussi difficile que je le pensais. Mon fils s'est développé et s'est intéressé à tout ce qui l'entourait et aux jeux des enfants. Il se sent bien ici.»

Investir dans l’éducation, cela rapporte

« Quand les temps sont durs, l'éducation est essentielle », conclut la directrice nationale Isabelle Verhaegen. « C'est pourquoi il est si important que nous continuions à jouer la carte de l'éducation, en toutes circonstances. En investissant dans l'éducation - et par extension dans la coopération au développement en général - nous faisons non seulement ce qu'il faut pour ces garçons et ces filles, pour leurs familles et leurs communautés, mais nous contribuons aussi à construire un monde sûr pour tous, y compris pour nous-mêmes. C'est pourquoi réduire la coopération au développement aujourd'hui n'est pas une bonne idée ».

Isabelle Verhaegen : « En investissant dans l'éducation - et par extension dans la coopération au développement en général - nous faisons non seulement ce qu'il faut pour ces garçons et ces filles, pour leurs familles et leurs communautés, mais nous contribuons aussi à construire un monde sûr pour tous, y compris pour nous-mêmes. »
Isabelle Verhaegen : « En investissant dans l'éducation - et par extension dans la coopération au développement en général - nous faisons non seulement ce qu'il faut pour ces garçons et ces filles, pour leurs familles et leurs communautés, mais nous contribuons aussi à construire un monde sûr pour tous, y compris pour nous-mêmes. »

 

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À propos de Plan International Belgique

Plan International Belgique est une ONG belge indépendante membre de Plan International qui défend l’égalité pour les filles et les droits des enfants dans le monde. Depuis 1983, nous accompagnons les enfants et les jeunes vers l’autonomie et leur permettons de changer leur avenir. 

Nous donnons les mêmes chances aux filles qu’aux garçons : apprendre à l’école et obtenir un emploi décent, diriger les changements de leur société, décider de leur vie et de leur corps et s’épanouir à l’abri de la violence, de la naissance à l’âge adulte.

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